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Gand

Gand
GAND (flam. Gend ; allem. Gent ; angl. Ghent), ville de Belgique, ch.-l. de la province de Flandre orientale, à la jonction de l’Escaut et de la Lys, à 45 kil. N.-O. de Bruxelles; 133,755 hab. Elle est coupée par un grand nombre de canaux, formant 26 îles reliées par environ 80 ponts. Gand est remarquable par son originalité, son aspect pittoresque, ses belles places publiques, ses promenades et par les chefs-d’œuvre de Jan et Hubert van Eyck, dans la cathédrale de Saint-Bavon. La mairie, le fameux beffroi et le Vrydags marht, où Jacob van Artevelde excita la guerre civile et où le duc d’Albe institua l’inquisition, présentent un Intérêt historique tout particulier. Les églises, les écoles, les institutions charitables, scientifiques et artistiques y abondent. L’université compte environ 400 étudiants. Plus de 30,000 personnes sont employées dans les manufactures de coton, et il y a des raffineries de sucre considérables. Le commerce en général y est très actif. Gand fut pour la première fois mentionnée comme ville au VIIe siècle. Vers la fin du XIIe siècle, elle devint la capitale des Flandres. Elle se joignit à la ligue hanséatique, assura la libre navigation du Rhin et, à la fin du XIIIe siècle, elle surpassait Paris en richesse et en puissance. Un siècle après, Froissart estimait à 80,000 le nombre de ses habitants en état de porter les armes. Elle se révolta sous Jacob van Artevelde, contre le comte de Flandre, et de concert avec toutes les Flandres, elle maintint son indépendance de 1338 à 1345 ; la révolte recommença sous son fils Philippe, en 1382, mais peu après la ville fut annexée aux possessions du duc de Bourgogne. Elle se révolta de nouveau en 1550, mais sans succès. A la fin du XVe siècle, elle était sans rivales dans la chrétienté, par sa puissance, les libertés dont elle jouissait et le degré de civilisation de ses habitants. La population était évaluée à plus de 200,000hab. et plusieurs grandes villes appartenaient à sa juridiction. Grâce à sa constitution, delà république il ne lui manquait que le nom. L’insurrection de 1539 changea tout cela. Cette révolte résulta de la résistance des citoyens qui regardaient comme anticonstitutionnelle la tentative de faire payer aux Flandres le tiers des subsides accordés par les Pays-Bas à Charles-Quint. Ce dernier dépouilla Gand de tous ses privilèges et de ses institutions libérales, fit exécuter des milliers de citoyens éminents, confisqua des quantités énormes de propriétés, imposa de fortes amendes et fit construire une forte citadelle pour maintenir les habitants. Un congrès s’assembla à Gand, en 1576, pour former une confédération ayant pour but l’expulsion des Espagnols, et le 8 nov. le traité connu sous le nom de Pacification de Gand y fut conclu. Pendant la période de révolte qui suivit, les dissensions, les émeutes et l’anarchie prédominèrent. Au commencement du printemps de 1584, on ouvrit des négociations avec l’Espagne, et trois mois après le meurtre du prince d’Orange, dont la politique avait plusieurs fois sauvé la ville, Gand fut prise par le duc de Parme (17 sept.). La citadelle, qui avait été démolie en 1577, fut rebâtie et environ un tiers de la population quitta la ville. Louis XIV prit Gand en 1678, mais il la rendit bientôt à l’Espagne. A la fin de la guerre de la succession d’Espagne, pendant laquelle Gand tomba alternativement aux mains des partis en lutte, elle fut donnée à l’Autriche. Les Français s’en emparèrent lors de la guerre de la succession d’Autriche, et deux fois pendant la Révolution, elle devint ch.-l. du département français da l’Escaut. Louis XVIII habita Gand pendant les Cent-Jours. Un traité qui y fut conclu, le 24 déc. 1814, mit fin à la seconde guerre anglo-américaine.
 
Extrait du Dictionnaire encyclopédique Trousset, 1886 – 1891.

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